http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20602007&sid=aju0C0WBT8GI&refer=rates
Les obligations émises par les collectivités locales, dont les taux de rémunération sont réévalués periodiquement lors de ventes aux enchères, ne trouvent plus preneurs.
Lors de la dernière enchère organisée par Goldman Sachs sur un emprunt de 100 millions de dollars levé par l’Autorité Portuaire de New York, l’absence de participants a propulsé le taux de 4,5% à 20%.
Les enchères pour le Presbyterian Healthcare d’Albuquerque et la Metropolitan Transportation Authority de New York ont également été des échecs.
Le mouvement amorcé voilà trois semaines, où les emprunts de petites structures comme l’Université de Georgetown n’ont pas trouvé preneurs, s’est amplifié ces derniers jours, et concerne désormais des institutions importantes comme la Dormitory Authority de New York.
L’échec de ces enchères signale la réticence de Wall Street à investir après les pertes enregistrées.
« C’est le commencement de la fin pour le marché des enchères de taux », constate Matt Fabian, un analyste spécialisé sur ce secteur. « Les banques ne soutiennent plus ce marché. »
Les collectivités ont emprunté 300 milliards sur ce marché.
Les obligations avec mises aux enchères ont des taux d’intérêts qui sont réévalués périodiquement, selon les cas tous les 7, 28, ou 35 jours. Lors de la mise aux enchères de ces obligations, si le nombre d’acheteurs est insuffisant, l’opération échoue, les vendeurs gardent leur papier, et les taux de rémunération sont réévalués selon des mécanismes prédéterminés lors de la mise sur le marché initiale des obligations.
Hier, le taux d’un emprunt émis par la Vermont’s Student Assistance Corp a été réévalué à 18% alors qu’il n’était que de 5% le 15 janvier.
Le taux de 20% atteint par les obligations de l’Autorité Portuaire de New York lui coutera 388 889 dollars, en attendant la prochaine réévaluation qui aura lieu la semaine prochaine. La semaine dernière, cet emprunt lui avait coûté seulement 83 611 dollars.
C’est la première fois depuis septembre dernier que ce type d’enchère échoue.
Le mécanisme de ce marché est celui ci :
L’émetteur de l’obligation s’engage à augmenter la rémunération du détenteur au cas ou celui-ci ne parvient pas à vendre, pour compenser la perte de liquidité.
Visiblement, le système est en train de déraper.
Roubini a prédit qu’en 2008, le « cash serait roi. » Peut-être. Mais on peut se demander si l’absence d’acquéreur aux enchères des « Munis » tient au choix de la sécurité ou justement à l’absence de cash née de la spirale baissière de l’insolvabilité.
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