Cercle Finance le 10/12/2009 à 10:59
Rien à faire : les stocks pétroliers américains restent à des niveaux élevés qui, contrairement aux attentes, traduisent l'absence de reprise de la demande. Le petit rebond technique enregistré ce matin a fait long feu à cette heure et n'empêche plus l'or noir de se traiter aux prix constatés pour la dernière fois début octobre. Vers 11 heures, le baril WTI américain livrable en janvier prochain recule encore de 0,10% à 70,60 dollars, quand le Brent de Mer du Nord regagnait bien mollement 0,15% à 72,50 dollars.
La sortie de la fourchette des 75 à 80 dollars dans lequel les deux pétroles évoluaient depuis deux mois semble donc confirmée.
Hier, l'Energy Information Agency (EIA) américaine a publié des stocks pétroliers américains de mauvais augure. Certes, et comme la mesure faite quelques heures auparavant par l'API le laissait supposer, les stocks commerciaux de brut ont la semaine dernière reculé de 3,8 millions de barils, alors que le consensus les voyait en en hausse. Mais en valeur absolue, ces stocks atteignent 336,1 millions de barils, soit 14,1% de plus que l'an dernier à pareille époque.
De plus, les choses se sont de nouveau gâtées du côté des produits raffinés. Les réserves d'essence ont décollé de 2,3 millions de barils (contre + 1,5 attendus) et à 216,3 millions d'unités, sont supérieures de 11,6% au niveau de début décembre 2008.
La situation est pire encore du côté des distillats (fuel domestique, pour le chauffage, et diesel, pour le transport et l'industrie notamment) où les stocks ont grimpé de 1,6 million de barils là où le marché attendait une baisse de 0,5 million ! A 167,3 millions de barils, ces stocks sont d'ailleurs... 30,4% supérieurs à leur niveau de l'an dernier.
Harry Tchilinguirian, économiste senior pour l'énergie de BNP Paribas CIB, rapporte que la production des raffineries US avait légèrement augmenté la semaine dernière comme celle d'avant, ce qui peut expliquer les 'tirages' sur les stocks de brut, d'autant que les importations avaient ralenti, et la hausse de ceux de raffinés. Cependant, la demande moyenne des quatre dernières semaines est aux Etats-Unis en baisse de 3% par rapport à ce qu'elle était l'an dernier à la même époque.
Et si encore la hausse des distillats était due à la douceur relative de l'hiver et à la faiblesse des besoins de fuel de chauffage ! Mais pas du tout, écrit Harry Tchilinguirian : du côté des distillats, 'l'accumulation provenait exclusivement du diesel, les stocks de fuel domestique ayant diminué de 0,7 million de barils. Certes, le secteur manufacturier américain se redresse. Mais sans reprise convaincante des indicateurs de fret comme les chargements de camions ou le trafic de conteneurs des ports de la côte Ouest, la demande de diesel demeure terne', sans oublier les conditions climatiques du Midwest, qui ont réduit la demande des exploitations agricoles.
BNP Paribas CIB rappelle enfin la mauvaise orientation des activités manufacturières et des services dont témoignaient les derniers indices ISM.
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