AFP le 18/08/2011 à 12:53
La taxe sur les transactions financières, une idée ancienne remise sur la table mardi par la France et l'Allemagne, est un mécanisme destiné à la fois à décourager la spéculation et à apporter de nouvelles ressources fiscales.
Question: Qu'est-ce que la taxe sur les transactions financières?
Réponse: L'idée, lancée en 1972 par le Prix Nobel d'économie américain James Tobin, consiste à appliquer un faible prélèvement (par exemple 0,01%) sur les transactions monétaires internationales, voire sur toutes les transactions sur les marchés financiers (Bourse, marché obligataire, marchés dérivés...)
Q: A quoi sert-elle?
R: Selon ses promoteurs, la taxe sur les transactions financières freinerait la spéculation et donc l'instabilité sur les marchés. Les ordres d'achat ou de vente spéculatifs se caractérisent souvent par leur grand nombre, leur extrême rapidité (on achète pour revendre quelques minutes, voire quelques fractions de seconde plus tard) et leur faible marge bénéficiaire. Une taxe même très faible s'appliquant systématiquement à chaque transaction réduirait donc suffisamment le bénéfice du spéculateur pour le décourager. La taxe, de par son faible taux, ne nuirait pas, en revanche, aux investissements sur le long terme.
Selon l'idée initiale, les fonds recueillis devaient être destinés à l'aide au développement et gérés par un organisme international. Plus récemment, la Commission européenne a suggéré qu'une taxe sur les transactions financières serve à financer le budget européen pour alléger les contributions des Etats membres.
Q: Qui est pour, qui est contre?
R: Vieille revendication des altermondialistes, le principe d'une taxe sur les transactions financières est également soutenu par la Commission européenne et par certains Etats dont la France, l'Allemagne et la Belgique.
Les banques, les opérateurs boursiers sont naturellement opposés à une telle mesure, de même que les Etats-Unis. La Grande-Bretagne, la Banque centrale européenne (BCE) sont contre toute taxe qui ne s'appliquerait pas mondialement.
Q: Quels sont les arguments de ses détracteurs?
R: La principale critique concerne l'extrême difficulté, voire l'impossibilité d'imposer cette taxe au niveau mondial, seul gage d'efficacité. Tout Etat qui l'imposerait unilatéralement serait en effet économiquement lésé, puisque les investisseurs déplaceraient immédiatement leurs activités dans les pays n'appliquant pas la taxe.
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