ABN le 19/07/2007 13h45
Le prix concret du pétrole est une réalité multiforme; en effet, à première vue, le brut est en train de tester une nouvelle fois ses plus hauts historiques, aux alentours de 78,70 dollars le baril.Mais de quel pétrole parle-t-on en réalité ? Car si le baril de Brent flirte effectivement avec ces niveaux, il en va tout autrement du WTI (qui reste malgré tout une référence incontournable et qui se traine - relativement - dans la zone des 74 dollars).
Rappelons que ce différentiel de prix - très inhabituel à l'aune historique - s'explique essentiellement par deux raisons. Le Brent est aujourd'hui davantage recherché car plus facile à raffiner que le pétrole « lourd » de type WTI.
Du fait des inefficiences de l'industrie du raffinage aux Etats-Unis, les stocks de WTI sont aujourdh'hui relativement abondants sur les marchés américains alors que, dans le même temps, la production de Brent baisse pour des raisons tant structurelles que conjoncturelles.
Mais, par delà ces considérations relativement triviales, le pétrole n'est-il pas en réalité déjà au plus haut historique ?
En effet, les cours des marchés à terme sont des référentiels indéniables mais les vrais prix ne sont-ils pas finalement ceux consentis aux utilisateurs par les producteurs sur le marché physique ?
Rappelons à cet égard que, en pratique, les pays producteurs vendent leur brut à un prix correspondant à celui du Brent ou du WTI assorti d'une décote ou d'une prime, en fonction de la qualité du sous-jacent ainsi que de la demande.
Ainsi, l'Arabie saoudite vend-elle aujourd'hui son brut, relativement lourd, avec une décote de 3,20 dollars (contre 6 l'année dernière); et, à l'inverse, le Brent nigérian traite avec une prime de 2,90 dollars (contre 1,50 l'année dernière et surtout à son plus haut niveau depuis 6 ans).
En réalité, le pétrole n'a donc jamais été aussi cher! Mais personne n'ose trop le dire : pourquoi affoler des populations en pleine transhumance estivale ?...
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