Japon/Taux d'intérêt - Le statu quo décidé à l'unanimité

TOKYO, 20 décembre (Reuters) - La Banque du Japon a laissé sa politique monétaire inchangée jeudi, maintenant son objectif de taux au jour le jour à 0,5%, comme attendu par les marchés, dans un contexte économique qui apparaît plus incertain.

Le statu quo a été voté à l'unanimité des neuf membres du conseil de politique monétaire. Atsuhi Mizuno a renoncé à demander une hausse des taux, qu'il avait appelée de ses voeux lors de chaque réunion depuis juillet.

Ce vote à l'unanimité a conforté les marchés dans l'idée que la banque centrale nippone ne remontera pas de sitôt le coût du crédit.

La BoJ a laissé sa politique monétaire inchangée depuis février, lorsqu'elle avait relevé d'un quart de point son objectif de taux au jour le jour.

La décision d'Atsushi Mizuno de renoncer à demander une hausse des taux est "symbolique du changement d'opinion à l'oeuvre au sein de la BoJ", estime Seiji Shiraishi, économiste chez HSBC Securities.

"La BoJ va sans doute peu à peu revoir à la baisse ses prévisions économiques, même si elle devrait s'en tenir pour l'instant à son credo d'une expansion modérée", ajoute-t-il.

Ce terme d'expansion modérée est utilisé depuis quasiment un an et demi par la BoJ pour qualifier l'économie.

Aucun relèvement des taux d'intérêt n'est attendu avant la mi-2008 au Japon, même si la BoJ a dit depuis longtemps qu'elle relèverait ses taux peu à peu. Elle estime en effet que le niveau de 0,5% de son taux d'intervention pourrait, par sa faiblesse, entraîner à terme une surchauffe économique.


INQUIETUDES

Pour l'heure, la crise internationale du crédit n'est pas terminée et l'atonie de la demande intérieure nippone suscite des inquiétudes pour la croissance.

Reflet de cet horizon assombri, la BoJ a revu ses estimations économiques dans son rapport mensuel publié également jeudi. Le rythme de la croissance semble ralentir, en raison principalement d'une baisse de l'investissement dans l'immobilier résidentiel, a-t-elle dit, tout en estimant que la tendance restait toujours sur une expansion modérée.

Lors d'un point de presse, le gouverneur de la banque centrale Toshihiko Fukui a estimé que les risques économiques étaient orientés à la hausse, tout en justifiant le maintien sans changement du scénario de base de la banque centrale.

"Le cycle économique de hausse de la production, des revenus et des investissements reste en place", a-t-il dit, tout en reconnaissant une tendance au ralentissement dû à l'immobilier.

Il va notamment falloir suivre de près la façon dont la hausse des prix des matières premières va affecter l'activité des PME, a concédé le gouverneur.

"Le processus de réévaluation des risques déclenché par le marché américain du crédit immobilier prendra du temps", a-t-il également jugé.

De fait, la balance du commerce extérieur japonais, tout en restant bénéficiaire, a vu son excédent se réduire de 12% en novembre, avec notamment une troisième mois consécutif de baisse.