de Patrick Artus. Le point clé est et reste plus que jamais la consommation des ménages.
Donc si je lis bien cet article, la liquidité abondante vient de la création monétaire. On achète des actifs avec mais l'investissemnt direct dans les entreprises est où? Certes, il y a eu des AK et des appels au marché obligataire de la part de grands groupes mais quid de toutes ces petites boîtes qui ont du mal à avoir de la trésorerie pour finir les fins de mois auprès des banques devenues frileuses?
FM
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Chronique / Mauvaises nouvelles dans l'OCDE : la réaction des investisseurs
(AOF / Funds) - Comment vont réagir les investisseurs face aux mauvaises nouvelles dans l'OCDE ?
Nous commençons à recevoir les mauvaises nouvelles qui vont s'accumuler et qui résultent de l'affaiblissement inéluctable de la consommation des ménages dans les pays de l'OCDE, avec les pertes d'emplois, les baisses de salaire, la remontée des prix des matières premières, la poursuite du freinage du crédit...
Dans le même temps, la liquidité mondiale, la monnaie créée par les Banques centrales, croît de plus en plus rapidement (32 % par an), avec les politiques monétaires expansionnistes dans les pays de l'OCDE et le besoin, à nouveau, d'accumuler des réserves de change énormes dans les pays émergents et exportateurs de pétrole pour soutenir le dollar en raison des sorties de capitaux depuis les Etats-Unis.
Cette extrême abondance de liquidité permet de financer les achats de tous les types d'actifs, ce qui explique, depuis le printemps 2009, la hausse parallèle de tous les prix d'actifs : actions, crédit, titres des émergents, matières premières, ABS...
Quelle va être, dans cet environnement, la réaction des investisseurs aux mauvaises nouvelles sur l'économie des pays de l'OCDE et en particulier sur la consommation des ménages ?
Une réaction très légère : sous-pondérer les biens de consommation cycliques, les financières, qui avaient beaucoup surperformé jusqu'à présent avec l'idée d'une reprise forte, et continuer à investir dans les autres secteurs, comme les valeurs défensives : utilities, pharmacie, alimentaire.
Une réaction plus forte : transférer massivement les investissements des pays de l'OCDE vers les pays émergents, où la croissance est forte et robuste, mais ne se transmet pas aux pays de l'OCDE puisque les importations des émergents ne redémarrent pas, ces pays substituant la production domestique aux importations.
Une réaction très forte : comme après la faillite de Lehman, très forte hausse de l'aversion pour le risque, et retour vers les actifs refuge : emprunts d'Etat, dollar...
Il semble que le plus probable est une réaction intermédiaire entre la réaction très légère et la réaction plus forte, la réaction très forte nous paraît exclue avec la fin de la crise bancaire, le maintien d'une croissance positive dans les pays de l'OCDE (redressement progressif de l'investissement résidentiel, moindre déstockage), la bonne situation des pays émergents et la nécessité pour beaucoup d'investisseurs de continuer à investir en actifs à rendements élevés.
S'il y a maintenant décorrélation entre les pays émergents et les pays de l'OCDE, le report des investissements vers les émergents, et en conséquence vers les matières premières, paraît raisonnable.
Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis