Devises : le dollar attaqué de toutes parts.

Cercle Finance le 07/10/2010 à 10:21

Comme le yen et le franc suisse, la monnaie unique européenne continue de gagner du terrain contre le dollar, toujours miné par la perspective d'un nouvel assouplissement quantitatif de la part de la Fed. Ce matin, l'euro gagne encore 0,41% à 1,3987 dollar, un plus haut de 1,3995 ayant été marqué en matinée.

Signalons aussi que l'once d'or est partie à l'assaut des 1.360 dollars ce matin, et qu'elle vient d'ailleurs d'emporter ce niveau symbolique qui constitue aussi un nouveau record absolu.

Il est vrai que les nouvelles macroéconomiques de la veille étaient à l'avantage du Vieux continent : la croissance de la zone euro au 2ème trimestre a été confirmée à 1% d'un trimestre sur l'autre, comme prévu. Les commandes à l'industrie allemandes ont augmenté bien plus que prévu en août (+3,4%, contre +0,8% attendus) alors qu'aux Etats-Unis, ll'indice Challenger des suppressions d'emplois s'inscrit en hausse à 37.151 et l'indice ADP National de l'emploi en baisse à -39.000. Ce dernier chiffre n'est pas du meilleur augure pour le rapport de l'emploi de septembre, attendu vendredi.

D'ailleurs, le FMI a relevé ses prévisions de croissance 2010 et 2011 de la zone euro de 0,7 et 0,2 point de pourcentage, grâce principalement à l'Allemagne, alors qu'il a abaissé celles des Etats-Unis de 0,7 et 0,6 points respectivement.

Le fait que l'agence Fitch ait déclassé la note de la dette souveraine de l'Irlande à “A+” avec une perspective négative, ce qui concrétisait une rumeur, ne semble pas avoir impacté le marché.

“La production industrielle allemande en forte hausse a-t-elle provoqué la hausse de la parité EUR/USD de 1,3800 à 1,3947? Et bien, non. C'est la volonté des investisseurs de faire baisser le dollar contre toutes les monnaies auxquelles il faut se rattacher”, commentaient ce matin les analystes Changes de la banque suisse Pictet & Cie.

D'ailleurs, le dollar s'est traité ce matin au plus bas niveau depuis 15 ans face au yen, considéré comme une valeur refuge parmi les devises asiatiques, jusqu'à 82,24 yens le dollar. “Petit à petit, nous retrouvons le niveau de la première intervention de la Banque du Japon, avec une baisse de la parité USD/JPY de 83,26 à 82,74. La Banque du Japon prendra-t-elle une nouvelle fois le risque d'une intervention unilatérale pour faire baisser le yen ? Avec les derniers développements, il semble que cette stratégie va s'avérer inefficace...”, analyse Pictet & Cie.

Face au franc suisse, la glissade continue également jusqu'à 0,9555 dollar le franc ce matin. Encore un record de faiblesse pour le billet vert. Selon Pictet, “les choses semblent totalement claires pour les investisseurs, qui voient une forte dévaluation du dollar pour les mois à venir”.

En début d'après-midi, on attend la décision de la BCE sur ses taux d'intérêt, qui devrait se traduire par un statu quo. Les commentaires conjoncturels seront cependant suivis de près. Cet après-midi des Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont prévues à 455.000, après 453.000 la semaine précédente.