MoneyWeek le 27/06/2011 à 13:10
Plus de cent jours après l'accident de Fukushima, le cours de l'uranium - minerai indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires - poursuit sa dégringolade. De 61,35 $ le 24 mars, la livre du yellowcake (autre nom de l'uranium) est tombée à 54,25 $ le 24 juin. Soit une chute de plus de 13% en à peine trois mois. Le mouvement va-t-il se poursuivre ?
Les très médiatisées décisions de l'Allemagne et de la Suisse de sortir du nucléaire ont certes marqué les esprits. Mais elles éclipsent les projets de construction de centrales dans de nombreux autres pays, tels la Grande-Bretagne, la Finlande, les Pays-Bas, la Turquie, les Etats-Unis, voire le Japon. Quant à la Chine, qui compte le plus grand nombre de projet de réacteurs dans le monde, sa détermination à développer l'énergie nucléaire n'a pas changé. Le pays devrait construire, d'ici à 2020, une soixantaine de réacteurs.
L'empire du Milieu ? tout comme les pays qui persistent à opter pour l'atome civile, est parfaitement conscient du danger de cette technologie, mais n'a pas d'autres choix. Xu Yuming, vice-secrétaire général de l'Association chinoise de l'énergie nucléaire, expliquait dans le Xinlang Caijing du 23 mai : "La Chine souffre d'une grave pénurie d'énergie. Le nucléaire présente certes des risques, mais il constitue une source énergétique stable et propre (...) Il est impossible que la Chine l'abandonne ; d'ailleurs, elle ne peut pas se le permettre."
Le cours de l'uranium devrait remonter en 2012
Les énergies renouvelables, tels le solaire et l'éolien, constituent certes des solutions incontournables. Mais elles sont par nature intermittentes, alors que les besoins en électricité sont continus. En outre, elles ne seront en capacité de répondre qu'à un tiers des besoins dans le monde.
Un constat pragmatique s'impose : l'énergie nucléaire continuera à se développer, ce qui entrainera le rebond de l'uranium. Même si dans des pays matures comme la France, les Etats-Unis et le Japon, la demande en yellowcake doit rester stable en raison de leurs stocks élevés, elle est appelée à croître rapidement en Chine. Au point que d'ici à 2020, plus de 60% des besoins du pays seraient tributaires des importations. Selon certains experts, le cours de l'uranium devrait alors remonter dès 2012. Le prochain numéro de MoneyWeek, à paraître jeudi 30 juin, reviendra en détails sur la marge de progression du minerai.
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