Brésil-Les menaces de la banque centrale font remonter le réal
Reuters le 25/09/2015 à 08:28
BRASILIA/SAO PAULO, 25 septembre (Reuters) - Le réal
brésilien a nettement rebondi jeudi après que la banque centrale
du Brésil eut déclaré qu'elle emploierait tout moyen à sa
disposition pour défendre la monnaie nationale.
Le président de l'institut d'émission Alexandre Tombini a
dit qu'il n'hésiterait pas à puiser dans les réserves de change
du pays, qui représentent plus de 370 milliards de dollars, pour
calmer les marchés.
"Tous les instruments sont à la disposition de la banque
centrale", a-t-il dit lors d'une conférence de presse
impromptue. "Les réserves de change constituent une assurance
qui peut et doit être utilisée".
Ces déclarations ont eu pour effet de propulser le réal
au-delà de ses plus bas records touchés dans le courant de la
journée en raison des craintes des cambistes pour l'avenir de la
première économie latino-américaine.
Une crise politique qui prend de l'ampleur, au point de
menacer la présidente Dilma Rousseff, et une récession qui
s'aggrave ont entraîné le réal BRL= à ses niveaux les plus bas
depuis sa création en 1994. Il a inscrit un nouveau plancher de
4,248 par dollar avant de rebondir et de terminer la journée à
3,99 par dollar.
Le redressement du réal, qui a enregistré un gain de 3% sur
la journée, s'est accompagné de celui de la Bourse, avec un
indice Bovespa .BVSP qui a gagné jusqu'à 2,0% en séance. Le
Trésor brésilien a également joué un rôle dans cette remontée en
annonçant un programme d'adjudications quotidiennes afin de
fournir de la liquidité au marché obligataire local.
Lors de sa conférence de presse, Alexandre Tombini a
confirmé que la banque centrale comptait maintenir ses taux
directeurs aux niveaux actuels pour une période prolongée même
si cette dernière a relevé sa prévision d'inflation de 2016 dans
son rapport trimestriel, à 5,3% contre 4,8%, soit bien au-delà
de son objectif officiel.
Cette évolution de l'inflation est un souci de plus pour la
banque centrale, peu encline à renchérir le loyer de l'argent en
période de vive récession.
Des économistes pensent toutefois que le réal risque de
souffrir encore si elle ne relève pas ses taux directeurs lors
de sa prochaine réunion de politique monétaire prévue le 21
octobre.
La crise fait craindre qu'une autre agence de notation imite
Standard & Poor's en ramenant la dette du Brésil à une catégorie
d'investissement spéculatif ("junk").
Pour Marcelo Saintive, le directeur du Trésor brésilien, ce
n'est pas à craindre pour autant que le prochain programme
budgétaire soit adopté et que le pays tienne son engagement de
rééquilibrer ses financers publiques.
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