Cercle Finance le 20/01/2010 à 18:28
Wall Street efface en quelques heures la totalité de ses gains annuels, les places européennes basculent nettement dans le rouge, les indices boursiers subissent leur plus forte correction depuis le 26 novembre dernier.
La hausse survenue la veille était inattendue, celle de ce mercredi l'est plus encore mais l'explication ne fait de doute pour personne.
La banque centrale de Chine aurait sonné ce matin la fin de la récréation spéculative, dopée par une offre de crédit apparent illimitée en 2009.
Il n'a pas fallu longtemps pour que les investisseurs prennent conscience des implication de ce changement de position radical des autorités monétaires de Pékin.
Les pertes se sont amplifiées tout long de la séance (de même que les volumes qui grimpent à 3,8MdsE à Paris) et le CAC40 abandonne au final -2% à 3.929Pts dans le sillage du Dow Jones (-1,75%) et du Nasdaq (-2%).
Chez nos voisins, Londres recule de -1,8%, Francfort de -2,1%, Milan de -2,45%, Madrid de -2,65%, l'Euro-Stoxx de -2,35%.
Il faut souligner que le Dollar a bondi de +1,5% jusque vers 1,4080E, ce qui tend à prouver que de nombreux opérateurs s'empressent de déboucler leur 'carry-trade' (E/$) et manifestent de la sorte une soudaine 'aversion au risque': le mouvement atteint une rare intensité depuis le 13 janvier puisque le billet vert reprend +3% en 5 séances.
La cascade de records inscrits par les indices US mardi soir pourrait avoir constitué le 'chant du cygne' du mouvement de hausse amorcé le 18 décembre dernier. Rien ne prédisposait Wall Street à gagner +1% mardi soir mais les opérateurs ont joué la victoire du candidat Républicain Scott Brown dans le fief démocrate historique du Massachusetts... et l'échec de la réforme du système de santé américain.
Les places européennes semblaient avoir ignoré en début de séance le recul de la bourse de Hong Kong (-1,8%) et de Shanghai (qui a dévissé de -2,8%). La banque centrale chinoise annonçait ce mercredi matin qu'elle avait l'intention de limiter l'expansion du crédit bancaire de façon à ce que le volume se contracte de -20% par rapport à l'année 2009 (où il avait connu une expansion vertigineuse de +95%).
Du coté des statistiques, les prix à la production ont diminué de 0,1% en Allemagne en décembre par rapport à novembre. En moyenne annuelle, l'indice a chuté de 4,2% sur 2009, soit la plus forte baisse enregistrée depuis au moins 1949, date du début de cette statistique.
Les opérateurs ont peu réagi aux chiffres parus à 14h30 aux Etats Unis: les mises en chantier de logements neufs rechutent de -4% au mois de décembre (ce n'est pas une surprise compte tenu des conditions climatiques mais c'est une déception après les +10% du mois de novembre).
Les prix à la production ont progressé de 0,2% en décembre aux Etats Unis alors que le consensus tablait sur une stabilité: le PPI grimpe donc de +4,4%, ce qui est en revanche conforme aux attentes.
Cette journée a été marquée par la publication de nouveaux trimestriels très attendus, notamment ceux de 3 grandes banques emblématiques du 'S&P-500'.
Bank of America (+0,8%) a dévoilé une perte nette de 5,2 milliards de dollars dont une charge de 4 milliard liée au remboursement du programme de protection gouvernemental TARP.
La perte par action s'établit ainsi à 60 cents, contre 48 cents un an auparavant. Hors éléments exceptionnels, la perte s'est établie à 194 millions de dollars... il s'en est fallu de peu pour que les comptes reviennent à l'équilibre au 4ème trimestre.
Morgan Stanley (-0,5%) annonce pour sa part un bénéfice de 413Mds$, soit 29 cents par titre (contre 36 Cents anticipés) et un chiffre d'affaires de 6.84Mds$ (contre 7.8Mds$ attendus).
Wells Fargo dévoile des chiffres supérieurs aux prévisions mais recule malgré tout de -1,2%.
Ceci n'a pas soutenu le secteur bancaire à Paris: BNP Paribas recule de 2,75%, tandis que Moody's a dégradé certaines notes de dettes sur le groupe bancaire, en conclusion d'une révision entamée le 22 octobre dernier.
L'agence est passée de 'Aa1' à 'Aa2' concernant sa note de dette senior et a aussi réduit d'un cran l'ensemble de ses notes de dettes de long terme, faisant par exemple passer la note de dette subordonnée à 'Aa3'. Les perspectives de l'ensemble des notes sont déclarées 'stables'.
Renault décrochait de -3,8%, miné par une note négative d'UBS qui dégrade sa position de 'neutre à 'vente' et ajuste son objectif de cours de 37 à 36 euros, estimant que la tendance à l'amélioration en termes de cash pourrait s'inverser en 2010. AXA chutait de -2,5% et Dexia de -2,3%.
Alstom perdait 4,2% à 50E alors que Morgan Stanley réduit sa position de 'surpondérer' à 'pondérer en ligne' avec un objectif de cours maintenu à 57 euros, jugeant le potentiel de croissance du cours de 10% insuffisant pour justifier sa position précédente. Le groupe a indiqué ce matin avoir remporté un contrat de 50 millions d'euros auprès du métro de Santiago, au Chili, dont il modernisera les trains de la ligne 1.
Le second plus lourd repli du jour revenait à Arcelor-Mittal (-4,15%) puis Carrefour (-3,3%).
Accor terminait stable (+0,08%), après avoir affiché mardi soir, pour l'année 2009 un chiffre d'affaires de 7065 millions d'euros, en recul de 7,9% en données comparables et en diminution de 8,5% en données publiées.
Seb s'envolait de 8,3%, salué au lendemain de l'annonce d'un chiffre d'affaires meilleur que prévu pour son quatrième trimestre 2009. Le leader français du petit électroménager a réalisé un CA de 1073 millions d'euros, en hausse de 2,6%.
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