Reuters le 18/11/2006 15h44
L'APEC SE CONCENTRENT SUR LE CYCLE DE DOHA ET LA CORÉE DU NORD
par Bill Tarrant
HANOI, 18 novembre (Reuters) - Réunis en sommet à Hanoi dans un contexte de tensions liées au nucléaire nord-coréen, les dirigeants des pays membres du forum de coopération économique Asie-Pacifique ont fait part de leur volonté de diminuer leurs subventions agricoles pour relancer le cycle de négociations commerciales de Doha.
Dans un communiqué diffusé au premier des deux jours de leur sommet, ils ont affirmé que les "acteurs majeurs" du forum étaient disposés à réduire leurs aides au secteur agricole afin d'équilibrer davantage les échanges commerciaux.
Les dirigeants de l'Apec ont également promis dans ce communiqué de "véritables réductions" des droits de douane pour les produits industriels et des ouvertures sur la question du commerce des services.
Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis au sommet de l'Apec ont dit qu'ils resteraient "personnellement impliqués" pour permettre de sortir ces négociations de l'impasse.
Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a suspendu en juillet les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges mondiaux en raison de désaccords persistants entre les différents blocs commerciaux.
Un déblocage de ces négociations impliquerait un geste des Etats-Unis sur leurs subventions agricoles, un geste de l'UE sur ses droits de douanes sur ses importations agricoles et sur ses aides à l'exportation et un geste des pays en développement sur l'ouverture de leurs marchés aux produits manufacturés et au services provenant du Nord.
ACCROÎTRE LA PRESSION SUR PYONGYANG
L'OMC a accepté jeudi une reprise partielle des négociations commerciales, mais averti qu'aucun progrès ne serait possible sans une plus grande flexibilité des différentes parties.
Les pays de l'Apec représentent près de la moitié du commerce mondial et près de 60% du PIB de la planète.
Mais le profil de ses membres est particulièrement varié, de même que les sujets à l'ordre du jour du sommet, qui doit traiter de commerce mondial, de réchauffement de la planète, de menaces à la sécurité ou du rôle des feùmmes dans les politiques de développement.
La Malaisie s'est plainte samedi de la part de plus en plus importante des questions relatives à la sécurité dans les discussions de l'Apec.
"Le fait que le forum se soit approprié un certain nombre de questions liées à la sécurité après le 11 septembre a compromis ses missions originelles et brouillé ses objectifs", a dit le Premier ministre malaisien, Abdullah Badawi, à des chefs d'entreprises lors d'une réunion en marge du sommet.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Stephen hadley, a fait savoir que les différentes parties s'étaient mises d'accord sur un communiqué permettant d'augmenter la pression sur la Corée du Nord, plus d'un mois après l'annonce de son premier essai nucléaire.
Mais le président américain George Bush n'est pas parvenu à convaincre son homologue sud-coréen Roh Moo-hyun de se joindre à un projet américain visant à intercepter les cargos nord-coréens transportant des cargaisons suspectes.
Favorable aux objectifs d'une telle initiative, la Corée du Sud a fait savoir qu'elle craignait que sa mise en application ne donne lieu à des accrochages.
Les cinq pays qui participent avec le régime de Pyongyang aux fragiles pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne sont membres de l'Apec (Corée du Sud, Chine, Etats-Unis, Japon et Russie). Pyongyang a accepté de revenir à la table des négociations. Mais aucune date n'a été fixée.
A en croire un brouillon du communiqué final qui sera adopté par les 21 membres de l'Apec, le sommet devrait se conclure notamment par un engagement en faveur du développement des nouvelles technologies et des sources d'énergie alternative, afin de lutter contre le réchauffement climatique.
Vendredi, Helen Clark, la chef du gouvernement néo-zélandais, avait estimé que cette question devait être une priorité du sommet.
Le forum dure une semaine et rassemble 10.000 responsables, chefs d'entreprises et journalistes.