Une ambiguïté fondamentale – trop rarement évoquée... – domine actuellement la problématique de l'équation énergétique mondiale : d'une part, les principaux pays consommateurs ne cessent de réclamer une augmentation substantielle de la capacité de production en hydrocarbures (ce qui revient, en définitive, à demander à l'OPEP d'augmenter ses quotas de production dans un premier temps et surtout de procéder à d'importants investissements en matière d'extraction) ; mais, d'autre part, ces mêmes pays font tout ce qu'ils peuvent pour développer les énergies dites alternatives (éthanol notamment) et ce dans le but avoué de diminuer – structurellement – leur consommation de pétrole...Le président de l'OPEP, Mohamed Al Hamli, vient d'ailleurs de stigmatiser ce paradoxe, soulignant que, de la même manière que les pays consommateurs ont besoin de sécuriser leurs approvisionnements, il est vital pour les pays producteurs de s'assurer de la pérennité de la demande.
Il soutient à cet égard que nombre de pays membres du cartel sont en voie de développement et disposent de ressources limitées, impliquant qu'ils ne peuvent se permettre de procéder à de dispendieux investissements s'il n'existe pas un minimum de transparence en ce qui concerne la demande ; exprimé en d'autres termes, le président de l'OPEP menace, en termes à peine voilés, de maintenir la production du cartel aux alentours de ses niveaux actuels et ce dans la durée...
On imagine facilement l'impact d'une telle politique sur les cours du brut dans les prochaines années... A toutes fins utiles, rappelons que la consommation mondiale, qui est actuellement de 85 millions de barils/jour devrait flirter avec les 120 millions en 2030...
Avec un croupier chinois en prime, la partie s'annonce donc serrée pour les pays consommateurs...
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