05-07-2007 13h45
Devises et taux
La Banque centrale européenne a comme prévu maintenu son principal taux directeur inchangé à 4%. Les investisseurs attendent, à 14h30, la conférence de presse de J.-C. Trichet, qui devrait préparer les marchés à un durcissement monétaire en août ou en septembre. De son côté, la Banque d’Angleterre a relevé son taux Repo d’un quart de point à 5,75%.
(Investir.fr)
La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs ce jeudi à Francfort. Le taux central de refinancement ou " Refi " reste ainsi à 4%, le taux plafond des facilités de prêt marginal à 5% et le taux plancher des facilités de dépôt à 3%.
La BCE a procédé à deux hausses de taux cette année, portant le loyer de l’argent à son plus haut depuis août 2001. Elle a relevé le coût du crédit à huit reprises depuis le 1er décembre 2005 après un cycle de baisse entamé en mai 2001. Lors de la naissance de l’euro, en janvier 1999, le taux " Refi " était à 3%.
De son côté, la Banque d’Angleterre a relevé son taux Repo d’un quart de point à 5,75% ce jeudi, son plus haut niveau depuis avril 2001. Il dépasse désormais d’un demi point celui des Fed funds américains.
Ce statu quo n’a pas surpris les économistes qui estiment que la Banque centrale européenne attend de vérifier que la croissance économique alimente l’inflation avant de relever ses taux. La seule question qui divise encore les spécialiste ne porte plus que sur le calendrier qu’adoptera la BCE pour son prochain tour de vis monétaire. L’institut de Francfort a relevé sa prévision de croissance de la zone euro à environ 2,6% cette année et table sur un taux d’inflation moyen de 2% en 2007 et 2008. La BCE a pour objectif de maintenir l’inflation sous le seuil des 2%. Jean-Claude Trichet a d’ailleurs annoncé le mois dernier que le conseil agira avec fermeté et au moment opportun pour garantir la stabilité des prix.
Les responsables de la BCE ne font guère mystère de leur détermination à relever les taux si nécessaire. Membre du conseil des gouverneurs, Nout Wellink, a déclaré la semaine dernière que le cycle de durcissement monétaire n’était pas encore arrivé à son terme, tout en précisant que tout dépendra de l’évolution des statistiques. L’activité dans les services a atteint en juin son rythme le plus élevé depuis août dans la zone euro, tandis que le taux de chômage affiche un plus bas historique à 7% de la population active.
Les craintes concernant les tensions inflationnistes sont toujours d’actualité. La masse monétaire a crû de 10,7% en mai, se maintenant ainsi près d’un plus haut de vingt quatre ans, et les cours du brut ont augmenté de 40% depuis la mi-janvier. Ces mouvements incitent les syndicats à revendiquer des hausses de salaires. IG Metall, la plus grande organisation allemande, a d’ailleurs obtenu en mai une augmentation de 4,1% sur douze mois pour les 800.000 salariés de l’industrie métallurgiques. De leur côté, les ouvriers du secteur ferroviaire allemand ont fait grève pendant une semaine afin d’obtenir une hausse de salaire de 7%.
Les grandes lignes de la conférence de presse que Jean-Claude Trichet doit tenir à 14h30 ne devraient donc guère surprendre. Une prochaine hausse des taux aura lieu avant la fin de l’année, estiment la plupart des spécialistes. La terminologie utilisée par le président de la BCE lors de son discours donnera le tempo des prochaines évolutions. Toute référence à une " surveillance attentive " des tensions inflationnistes serait annonciatrice d’un relèvement du loyer en septembre. En revanche, l’usage du terme " grande vigilance " a presque toujours donné lieu à un relèvement dans le mois qui a suivi.
John Wiburg
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