enfin un nouvel entrant de taille à la bourse de Paris !

Etonnante que cette demande de la part d'une grosse société Russe, n° 3 mondial de l'Aluminium s'il vous plait, qui veut se faire coter à Paris et aussi à Hong-Kong. Je me demande bien ce que cela va donner, d'autant que le Russe en question est très endetté. Affaire à suivre.

FM

-------------------------------------------------------------------------------------------------------
Rusal, le géant russe
de l'aluminium, frappe à la porte de la Bourse de Paris
Elsa Bembaron et Jacques-Olivier Martin
Le Figaro
19/10/2009

L'un des trois premiers producteurs mondiaux d'aluminium dépose lundi un prospectus de cotation auprès des autorités des marchés financiers (AMF).

Un des trois premiers producteurs mondiaux d'aluminium, Rusal, devrait déposer lundi un dossier de demande de cotation à la Bourse de Paris auprès de l'AMF, selon nos sources. Un événement pour la place parisienne, où il n'y a pas eu d'opération supérieure à 1 milliard d'euros depuis octobre 2007 (Bureau Veritas, 1 milliard de levée de fonds). En 2009, il y a certes eu vingt-quatre introductions sur Euronext, Alternext et le marché libre, mais essentiellement de très petites opérations. Au total, seulement 5,19 millions d'euros ont été levés depuis le début de l'année. Même si l'horizon semble se dégager - en début de mois, PPR a fait part de son souhait de mettre en Bourse la CFAO -, l'arrivée de Rusal, si elle est acceptée, marquera les esprits. Ce serait la première fois que Paris coterait une entreprise russe d'une telle envergure.

Restructuration
Rusal envisage en fait une double cotation à Paris et à Hongkong. Une stratégie originale qui devrait permettre de donner de la visibilité à cette opération et d'avoir une cotation pratiquement 24 heures sur 24. Hongkong aurait notamment été choisi par le géant russe pour sa proximité avec les marchés émergents - particulièrement la Chine. Paris, via Euronext, permettrait à Rusal d'avoir une cotation en euros et d'entrer dans le champ d'étude de nombreux analystes du secteur. Un point essentiel pour un groupe qui est, certes, dans le trio de tête de son secteur, mais qui a besoin d'acquérir davantage de visibilité. Conscient de ce handicap, Rusal compte dans un premier temps réserver ses actions aux investisseurs institutionnels qualifiés. L'accès de son capital au grand public ne se ferait que dans un deuxième temps.

Pour l'heure, peu d'informations ont filtré sur les modalités de cette introduction en Bourse. Il est toutefois avéré qu'elle s'inscrit dans le cadre de la restructuration financière, très complexe, engagée il y a près d'un an par l'industriel. Rusal, qui affiche 15,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, est plombé par une dette estimée à 16,8 milliards de dollars (contre 8,8 milliards en 2007). Mi-septembre, le champion de l'aluminium a obtenu de ses créanciers un délai qui lui laisse jusqu'à fin octobre pour parvenir à un accord. Quelque 70 banques russes et internationales (dont des grandes signatures françaises) portent cette dette.

Une introduction en Bourse avec augmentation de capital - dont le montant n'a à ce jour pas été dévoilé - devrait permettre à Rusal de régler au moins quatre problèmes. Elle lui offrirait la possibilité de réduire une partie de sa dette. Cela résoudrait aussi la question de la valorisation de Rusal, réduite à de simples estimations compte tenu du peu d'informations que le groupe laisse filtrer sur ses comptes. Par ailleurs, une cotation assurerait aux créanciers, dont certains ont déjà converti leur dette en actions et détiennent 17 % du capital de l'entreprise, la possibilité de céder leurs actions. Enfin, la direction de Rusal a déjà déclaré à plusieurs reprises que sa cotation faciliterait la poursuite de sa politique d'intégration avec le producteur de nickel et de platinoïdes Norilsk, dont il détient déjà 25 % du capital.