Newsmanagers le 26/01/2010 à 15:15
Pour ceux qui doutaient des convictions d'Edouard Carmignac sur les pays émergents, il suffisait d'ouvrir, ce week-end, de grands quotidiens généralistes ou économiques européens pour prendre connaissance, sur une pleine page, d'une lettre du président de Carmignac Gestion à propos de ces marchés? Où il était question de " rééquilibrage économique irréversible" , à l'?uvre depuis près de dix ans et de force de traction telle que, selon le stratège de la société de gestion, " le marché boursier directeur n'est plus Wall Street mais Shanghai."
C'est donc sans surprise qu'au cours d'une conférence de presse, lundi 18 janvier, portant entre autres sur les stratégies d'investissement de sa maison et sur les perspectives sur les marchés en 2010, Edouard Carmignac a confirmé tout le bien qu'il pensait de ces économies.
Lors de la séance consacrée aux questions des journalistes, l'intéressé n'a toutefois pas évité quelques interrogations sur les risques liés à ces marchés. Edouard Carmignac n'a d'ailleurs pas contesté que ces places qui ont nettement progressé l'an dernier pourraient toujours connaître un retournement. Cela étant, le président de Carmignac Gestion a rappelé qu'il existait " des marchés à terme assez liquides à Honk Kong, en Corée, à Taïwan et suffisamment profonds pour se couvrir?"
Plus en détail, Edouard Carmignac a laissé Frédéric Leroux, responsable de la gestion des risques de l'établissement, rappeler que seule l'inflation dans ces pays pouvait " casser" la croissance de leurs économies en contraignant leurs banques centrales à relever leurs taux. Ce risque, le cas échéant, conduirait le gérant à revoir à la hausse la pondération du marché américain sachant néanmoins qu'au vu de la bonne santé des grandes économies émergentes ? elles disposent de réserves en excédent, présentent également des déficits publics moindres que dans les pays développés, et affichent un taux d'épargne des ménages élevé - les dangers évoqués sont limités. Pas question cependant de tomber dans l'excès inverse Ce tableau rassurant ne doit pas masquer la présence de pays à éviter, comme le Venezuela ou l'Argentine, même si Edouard Carmignac prédit que " cela changera un jour aussi pour eux" .
Sur la zone euro et notamment sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne, le président de la société de gestion a reconnu que Jean-Claude Trichet, son président, avait fait de grand progrès. " Il est intelligent et courageux" , a-t-il déclaré, alors que sa tâche qui doit consister à réduire l'endettement des pays de la zone s'avère délicate. " L'Europe va vivre avec des poches de déflation et il va falloir supporter des boulets pendant longtemps" , a-t-il insisté. Ce qui sous-entend une politique compliquée dans la mesure où une hausse des taux serait une catastrophe pour les pays d'Europe du Sud. " La BCE doit jouer un rôle de prêteur plus actif auprès de ces pays car une action différenciée est nécessaire" , a précisé Edouard Carmignac.
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