Boursorama le 17/11/2006 21h41
Jean Bernard Guyon, président du directoire de Global Gestion, Jean Philippe Roos, directeur de Natexis gestion, Emmanuel Soupre, directeur de la gestion européenne chez NSM ABN Amro et Hugues Rialan, directeur de la gestion à la Banque Robeco, estiment que le pétrole est un bon placement de long terme.
Le pétrole est une valeur de long terme. Devant le ralentissement économique observé aux Etats-Unis, et, dans une moindre mesure, en Chine, Jean Bernard Guyon préconise l'attention dans les choix de valeurs énergétiques. « Les achats doivent être sélectifs, insiste t-il. Le secteur pétrolier connaît une progression de 3% depuis janvier, quand le CAC 40 progresse de plus de 16% ». Emmanuel Soupre insiste pour sa part sur le fait que « la difficulté est d'encaisser les périodes de creux, car sur le long terme, le secteur énergétique sera forcément porteur ».
EDF et GDF/Suez restent de bonnes valeurs de long terme. Lorsque la question leur est posée de savoir s'il faut ou non garder le titre EDF à 50 euros, les quatre analystes sont unanimes. « A 50 euros, on garde EDF. Le secteur de l'électricité connaît de nombreuses fusions, GDF/Suez n'est qu'un exemple parmi d'autres. Et les gains qu'engendrent ces fusions sont importants. Par ailleurs, on n'interrompt pas la hausse d'un titre comme EDF sur le long terme (5 ans), d'abord parce que des raisons démographiques, qui veulent que la demande d'électricité aille croissante. » Les spécialistes s'accordent également sur l'achat de titres GDF/Suez, dès lors que « la production/distribution d'énergie est un thème porteur » assure Jean Philippe Roos.
Les valeurs minières plus volatiles que les pétrolières. Jean Philippe Roos est toutefois plus mesuré quant au secteur des matières premières. « Avoir 5 à 10% de son portefeuille axés sur des valeurs énergétiques n'est pas un problème, mais le marché des matières premières est beaucoup plus volatile que celui de l'énergie » constate le directeur de Natexis Gestion. « Le marché des métaux industriels présente toujours peu de risques et n'a pas encore consolidé », continue t-il. Et Hugues Rialan de compléter en précisant que « les métaux non ferreux ont pour leur part un cours cyclique. Si la croissance diminue, leur cours va baisser ». Le risque politique encouru pour les valeurs minières n'est quant à lui pas l'une des causes de leur grande volatilité. En effet, « ce risque est plus présent encore dans le pétrole, puisque quelques puissances se partagent les deux tiers de la production mondiale. D'où l'intérêt d'opter pour des fonds qui possèdent plusieurs majors diversifiés géographiquement » conclue Jean Philippe Roos.
L'or reste une bonne valeur défensive dans un portefeuille équilibré. Concernant le marché de l'or, Jean Bernard Guyon revient sur le premier semestre en rappelant que « la chute du cours de l'or a été rapide et brutale au printemps dernier. Cette chute a été amplifiée par le fait que les spéculateurs se sont retirés du marché à cette période. Ce qui explique la consolidation qu'a connue l'or ces derniers mois. » Pour autant, « les investisseurs qui investissent sur le long terme continuent d'acheter de l'or », insiste Jean Philippe Roos, « pour se prémunir d'une part d'un baisse éventuelle du dollar, et d'autre part d'une hausse de l'inflation ».
Les parapétrolières ont-elles de bons potentiels de hausse ? Emmanuel Soupre explique que « les parapétrolières sont la représentation du mouvement de la croissance du secteur pétrolier. Lorsque de nouvelles nappes sont forées, ces valeurs parapétrolières augmentent. À l'inverse lorsque l'extension pétrolière stagne, ces valeurs voient leur cours baisser ». Lorsqu'on évoque le cas de Vallourec, le spécialiste explique l'ascension fulgurante du titre par le fait que « ce groupe s'est positionné sur une niche très intelligente de tuyaux spéciaux. Et je reste positif sur la valeur malgré la récente consolidation. Les carnets de commandes sont d'excellents indicateurs des performances futures, et celui de Vallourec est conséquent ».
Jérémie George