Reuters le 08/07/2007 17h25
NEW YORK (Reuters) - Les marchés boursiers américains pourraient progresser au cours de la semaine à venir si la première salve de résultats trimestriels de sociétés cotées nourrit l'optimisme sur la croissance des bénéfices et la vigueur retrouvée de la croissance.
Alcoa, premier producteur mondial d'aluminium et l'une des 30 valeurs composant l'indice Dow Jones, donnera lundi soir le coup d'envoi des résultats du deuxième trimestre. Nombre d'analystes estiment que la saison des trimestriels pourrait réserver de bonnes surprises grâce à la faiblesse du dollar, qui gonfle mécaniquement les bénéfices réalisés dans d'autres monnaies.
"Les résultats devraient surprendre favorablement, principalement parce que le dollar a perdu du terrain au fil du trimestre et que la communauté des analystes sous-estime toujours cet effet", explique Milton Ezrati, économiste et stratège de la société de gestion Lord Abbett & Co.
En moyenne, la moitié environ des bénéfices des entreprises de l'indice Standard & Poor's 500 sont réalisés hors des Etats-Unis, précise-t-il. "C'est donc un facteur important, surtout pour les grands noms, à quelques exceptions près."
Les bénéfices des sociétés composant le S&P 500 devraient avoir augmenté de 5,3% en moyenne au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'an dernier, selon Standard & Poor's.
Un tel chiffre marquerait une poursuite du ralentissement des profits après la croissance de 7,9% enregistrée sur janvier-mars et les hausses à deux chiffres de l'an dernier.
Sur les 31 entreprises de l'indice ayant déjà publié leurs comptes du deuxième trimestre, environ 68% ont dépassé les attentes, selon les statistiques de Reuters Estimates.
De plus, "on a observé moins de déceptions pré-résultats que dans le passé, c'est généralement bon signe", note Alan Lancz, président d'Alan Lancz & Associates.
Après Alcoa, c'est Genentech, le numéro deux mondial des biotechnologies, qui publiera mercredi ses comptes pour la période avril-juin. Vendredi, ce sera le tour de General Electric, l'une des plus grosses capitalisations de Wall Street.
Sur la semaine écoulée, qui n'a compté que quatre séances, mercredi étant férié, le Dow Jones a gagné 1,5% et le S&P 500 1,8%. Quant au Nasdaq Composite, il a progressé de 2,4%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis fin mars.
Les marchés boursiers pourraient aussi bénéficier de la poursuite de la vague de fusions-acquisitions, qui incite les investisseurs à vendre les titres des sociétés rachetées pour financer l'acquisitions de nouvelles valeurs.
LES FUSIONS-ACQUISITIONS TOUJOURS EN SOUTIEN
Malgré leur remontée récente, les rendements obligataires sont encore jugés relativement bas (celui de l'obligation du Trésor à 10 ans ressortait vendredi à 5,19%), ce qui rend les actions toujours attractives. Et le niveau des taux d'intérêt facilite toujours le financement des fusions-acquisitions.
"On en conclut encore qu'il existe un écart important entre le coût de financement de la dette et le rendement des investissements en actions", explique Charles Lieberman, directeur des investissement d'Advisors Capital Management. "Tant que cet écart restera aussi important, il créera une incitation forte" à acheter des actions.
Les statistiques attendues vendredi, à commencer par les ventes au détail de juin, constitueront le point d'orgue de la semaine en matière macroéconomique.
"Si les gens se concentrent sur la reprise de l'économie et ne se préoccupent pas de la Fed, le marché pourrait monter si les résultats sont bons", estime Edgar Peters, responsable de l'allocation d'actifs de PanAgora Asset Management.
"Il faut attendre et voir quel impact aura la hausse des prix de l'essence (sur les ventes au détail) à long terme."
Les chiffres supérieurs aux attentes du marché de l'emploi publiés vendredi ont renforcé la perspective d'une poursuite du statu quo de la Réserve fédérale au cours des prochains mois.
Ces statistiques "sont de bon augure pour les chiffres des ventes au détail mais ces chiffres d'un mois sur l'autre sont tellement volatiles qu'on ne sait jamais ce qui les fait monter ou baisser", souligne Richard Weiss, de City National Bank.
"La tendance globale de croissance est orientée à la baisse. L'économie dans son ensemble croît sur un rythme plus lent", dit-il.
Les 73 économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur une hausse de 0,1% des ventes au détail en juin après un bond de 1,4% en mai.
La journée de vendredi verra aussi la publication de la première estimation de l'indice de confiance Reuters-Université du Michigan pour juillet. Le marché s'attend à une légère remontée à 86,0 contre 85,3 en juin.
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