La Banque centrale européenne (BCE) devrait laisser ses taux d'intérêt inchangés lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs, jeudi 8 novembre, selon un panel d'économistes sondé par l'Agence France-Presse et Thomson Financial News.
Les 30 économistes interrogés par l'AFP et TFN ont indiqué qu'ils s'attendaient à ce que la BCE maintienne son taux de refinancement (Refi) à 4% jeudi.
Treize d'entre eux ne tablent d'ailleurs sur aucun mouvement de taux pendant les mois à venir, beaucoup prévoyant un statu quo jusqu'à fin 2008.
Les craintes d'un regain d'inflation au sein du conseil des gouverneurs de la BCE risquent d'être éclipsées par la peur d'un ralentissement économique dans la zone euro qui résulterait des tensions sur le marché du crédit, combinées à la flambée de l'euro et du pétrole, ont expliqué les économistes.
La BCE a "les mains liées pour une bonne partie de l'année prochaine", juge ainsi Aurelio Maccario, d'UniCredit.
La BCE a relevé ses taux de 2 à 4% entre décembre 2005 et juin 2007 mais a dû reporter sine die un plus ample resserrement monétaire, attendu à partir de septembre, à la suite de la crise financière estivale.
Lors de la dernière conférence de presse de l'Institut monétaire le 4 octobre, son président Jean-Claude Trichet a cessé de qualifier la politique de taux de la BCE d'"accomodante", tout en insistant sur le fait que la banque centrale "se tenait prête à contrer des risques haussiers affectant la stabilité des prix".
La BCE reste préoccupée par l'inflation dans la zone euro: celle-ci a bondi à 2,6% en octobre contre 2,1% en septembre et 1,7% en août, bien au-dessus du seuil toléré par la BCE, à savoir "proche mais inférieur à 2%".
Cette hausse des prix était anticipée par la BCE mais son ampleur, notamment pour le pétrole et l'alimentation, va donner du grain à moudre aux tenants d'un plus ample tour de vis monétaire au sein du conseil des gouverneurs.
Dix économistes s'attendent à ce que le prochain mouvement de la BCE aille dans le sens d'une hausse, mais leurs prévisions du calendrier de cette hausse varient considérablement, entre le mois de décembre et courant 2009.
A l'inverse, sept économistes sur 30 s'attendent à ce que la prochaine action de la BCE aille en direction d'une baisse, peut-être dès le premier trimestre 2008.
La majorité d'entre eux table toutefois sur un statu quo à 4% jusqu'à fin 2008. Sur 21 économistes ayant fait une prévision pour fin 2008, 12 tablent sur un "Refi" à 4%, les autres prévisions s'étalent entre 3,5 et 4,5%.
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