AOF le 04/02/2008 16h16
(AOF) - La Banque centrale européenne fera connaître sa décision sur ses taux d'intérêt, jeudi. Si au cours des deux dernières semaines, la Réserve fédérale a abaissé ses principaux taux directeurs de 125 points de base, sa consoeur devrait opter pour le statu quo, avec un taux refinancement maintenu à 4%. Malgré le ton musclé adopté par la BCE au sujet de l'inflation, les économistes s'attendent à un assouplissement de sa politique monétaire au printemps.
Cette semaine, le Crédit Agricole s'est intéressé aux pré requis d'une baisse des taux en se fondant sur sa réaction de 2001. L'économiste Frederik Ducrozet explique "qu'il a fallu satisfaire à trois conditions pour que la BCE abaisse sa garde à cette époque". Elle a d'abord attendu d'avoir des signes tangibles de ralentissement de l'inflation, puis surveillé l'évolution des agrégats monétaires et, enfin, pris acte d'un ralentissement américain plus prononcé que prévu.
Le Crédit Agricole s'attend à ce que l'inflation ralentisse quelque peu dès le mois d'avril, tout en restant probablement autour de 2,5% en moyenne aux deuxième et troisième trimestre. Cependant, fait il remarquer : "Ce niveau n'a pas empêché la BCE de baisser ses taux par le passé dans un contexte de ralentissement de la croissance". Par ailleurs, le ralentissement de la croissance des prêts accordés aux ménages en décembre et le resserrement en cours des conditions d'accès au crédit plaident notamment "pour un ralentissement plus rapide des agrégats de crédit cette année et donc de la masse monétaire". Enfin, Frederik Ducrozet juge probable la révision en baisse des prévisions de croissance de l'institution européenne dès le mois de mars.
Dans ces conditions, le Crédit Agricole prévoit deux baisses de taux de 25 points de base en 2008, mais estime qu'un "premier geste pourra difficilement intervenir avant la fin du deuxième trimestre".
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